Il vient de loin ce petit grain!

Le pollen constitue une formidable invention du monde végétal pour se reproduire : Produit par la partie mâle de la fleur (l’anthère), lorsqu’il rencontre la partie femelle (le pistil) de la même espèce, la fécondation peut avoir lieu et donne des graines. Facile ! Cette rencontre, pourtant, aura mis trois milliards d’années et d’innombrables défis avant de voir le jour.

Au commencement, les premières plantes apparaissent dans l’eau avec les cyanobactéries qui pratiquent déjà la photosynthèse. Un milliard d’années passe et les premières algues se forment, elles rejetteront durant des millions d’années de l’oxygène qui créera la couche d’ozone.

Hors de l’eau, il y a 480 millions d’années, arrivent alors les premiers végétaux, les mousses et les sphaignes (les bryophytes). Ces plantes sont capables de se développer sans sol et c’est par leur dégradation que ce dernier va commencer à se former et créer le socle fondamental pour les autres organismes à venir.

Puis l’évolution continue avec l’apparition de la tige et des racines, l’une pour aller chercher la lumière et l’autre pour puiser l’eau et les minéraux afin de grandir. Un exemple courant qui a traversé les ères jusqu’à aujourd’hui est la prêle. C’est alors l’explosion végétale, avec des plantes atteignant des hauteurs de 40 mètres ! C’était il y a 375 millions d’années….

Le climat devient ensuite plus sec et se sont les conifères qui vont en premier développer la pollinisation. Les plantes à fleurs (angiospermes), simples au début, font leur apparition il y a 140 millions d’années. Elles se répandent rapidement, la pollinisation se fait grâce au vent, à l’eau ou aux animaux et surtout aux insectes. En inventant la fleur, les plantes ont réduit la quantité de pollen mais ont séduit, par tout un attirail de techniques sophistiquées (formes, couleurs, parfums, nectar), les insectes qui se sont mis à endosser le précieux rôle d’entremetteur devenant d’indispensables alliés pour la reproduction des végétaux.

Géranium Herbe à Robert (Geranium robertianum)
Pâquerette (Bellis perennis)
Cétoine dorée (Cetonia aurata)

Finalement, entre 80 et 40 millions d’années apparaissent les graminées, capables de coloniser une grande diversité de milieux, elles recouvrent aujourd’hui plus de 40% de la surface de la terre.

Graminées

En palynologie (science dédiée au pollen), il est possible d’identifier une espèce végétale par l’observation au microscope de son pollen. Les pollens sont étudiés pour classifier les plantes, en recherchant les fossiles de pollen on obtient des informations sur le climat et la végétation présente il y a des milliers d’années. On peut aussi les observer dans le miel pour détecter les mélanges et les fraudes.

Chaque grain de pollen possède une spectaculaire diversité de formes! Sa structure lui aura permis de traverser le temps grâce à sa composition: Il a d’abord une couche protectrice extérieure quasi indestructible (d’où les grains de pollen fossilisés datant de millions d’années !) et une deuxième membrane intérieure, faite de cellulose protégeant un bien précieux: deux cellules reproductrices, l’une pour la germination, l’autre pour la fécondation.

La surface des grains est également très variée : elle peut favoriser le vol dans le vent, la flottabilité ou encore permettre aux grains de s’accrocher aux poils des animaux. Les fleurs de myosotis produisent les grains pollen les plus petits (0.007 mm), la courge s’illustre avec des grains de 0.15 mm, un seul épillet de seigle libère quelques 50’000 grains de pollen en un jour alors que le chaton (organe mâle) de noisetier peut en libérer 4 millions. Regroupées en 500’000 inflorescences, les 11 millions de fleurs d’un chêne contiennent chacune 55’000 grains de pollens, soit plus de 600 milliards pour un seul arbre !

Chaton de noisetier (Corylus avellana)
Myosotis (Myosotis sylvatica)

Une fois de plus, la nature nous étonnera toujours. On aime et on protège que ce que l’on connaît!

Source et pour en savoir plus :

https://lalibellule.ch/wp-content/uploads/2021/01/bulletin_30.pdf

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